Dans ce premier projet artistique, j’utilise uniquement des outils communs dans mon atelier. Je conserve le côté brut des matériaux; pas de soudure, pas de découpe laser, mais de lents décapages, de longs et lents polissages
Créer des ombres, éclairer sous tous les angles des pièces, des formes, des matériaux qui, au final, ont absorbé mon idée, ma sensation qui parfois se partage.
je crois que le beau, l’œuvre, l’art, le coté noble de la condition humaine se retrouve partout dans le quotidien ou l’inattendu. Il existe un autre monde fait de pièces enfouies, perdues dans des monticules de ferraille : des pièces sales, rouillées, parfois brisées, souvent recouvertes de multiples peintures, un monde de matières délaissées, jetées en bord de route comme du liège jugé inexploitable ou encore une douelle centenaire n’ayant plus d’utilité…
Dans ce monde ci, les éléments, les constituants sont à la portée de chacun. Si l’on scrute leur matière, leur forme, ils possèdent un potentiel de beauté, de suggestion, des reflets d’éternité parfois supérieurs à ce qui est précieux d’emblée, ce qui a été créé uniquement pour être beau.
J’ai voulu faire face aux sirènes actuelles charmant l’animal urbain, étriqué, policé, uniformisé que nous risquons de devenir. Il s’ agit de lutter contre leurs évolutions et leurs catalyseurs modernes que sont la surconsommation, le tourbillon du factice, du jetable, du superficiel, du performant, de l’accélération du temps et des sollicitations incessantes.
Et ne pas céder à l’asservissement aux choses comme dirait Georges Perec mais échanger avec elles, se découvrir et voyager ensemble.